01/02/2011

À condition de changer

Le 14 décembre dernier, aux alentours de 16h00, un premier contact a été pris avec S. et V, mari et femme. La veille, tentant désespérément de m'extraire de ma condition de fils à ses parents, j'avais du remettre en question un plan de location que j'avais lancé auprès du père de S. La négociation fut rude car soudain un doute profond m'a assailli. Et je n'ai pu que me résoudre à rentrer sagement dans les rangs. Au-delà de la condition de simple gens qu'est la mienne et que quelque part, au fond de moi j'ai cherché à fuir d'une façon ou d'une autre, comprenant soudain le bénéfice que je pouvais tirer d'une existence à l'abri du besoin et dans le confort. Au-delà donc de cette condition il m'est apparu que des considérations plus importantes devaient prendre le dessus. Certes, la fuite est toujours à l'ordre du jour mais elle doit se préparer et ne pas prendre la forme de ce que l'on entend généralement sous ce terme. À savoir, l'expression d'une peur qui dit que l'on a pas les moyens de répondre à l'agression. La peur a une fonction, une raison d'être, si on veut tirer bénéfice de ses vertus, il faut en comprendre la raison et donc prendre le recul nécessaire par rapport à la perception négative que la grande majorité des individus en a. Soit l'expression d'une lâcheté. Être lâche, n'est pas forcément quelque chose de négatif. Ce qui m'amène à croire que sous chaque vice, se cache une vertu. À moi donc de m'arranger pour changer de condition et ne pas fuir ma condition. Il y a donc une condition pour que ce qui est une faiblesse devienne une force : le changement. La métamorphose. Je suis donc contraint ici d'affirmer que je ne suis en rien un adepte de Jean-Jacques Rousseau puisque je ne pense pas que l'homme soit fondamentalement bon et que ce soit la société qui l'abîme. L'homme, au sens de l'espèce humaine, est selon moi fondamentalement mauvais. Seul condition pour lui de survivre à sa condition. Un conseil donc, si je puis me permettre: toujours considérer que l'homme n'est pas naturellement bon. Mais ne pas se fier à ce jugement premier, le remettre en question, sans cesse car seul les actions de l'homme exprime le fond de sa pensée. Mais ne pas se fier seulement à ses actions. Bref, se méfier de l'homme pour mieux s'y fier. Car par son éducation il peut s'obliger à respecter des règles de bien séance. Le respect de ces règles donne l'illusion de sa bonté. Celui qui veut améliorer sa condition doit partir du principe selon lequel tout est apparence dans un monde d'images.

La chance de l'homme, en tout cas vu sous l'angle qui est le mien, c'est le fait qu'il soit un animal sociable. Du fait de la société, il se doit de respecter un certain nombre de règles. Ainsi donc, il trouve un tempo qui lui semble juste et s'y accorde, voire s'y tient tant que celui-ci lui garanti sa survie. C'est pourquoi en cas de mise en danger de son existence, il est capable du pire, comme du meilleur. A ce moment là plus rien de rationnel n'intervient pour faire pencher la balance d'un côté ou de l'autre. L'homme est un animal politique parce qu'il se sait mortel. Sans quoi, il se coucherait dans un coin et les concepts de société, et autre lui passeraient complètement au-dessus de la tête. C'est le changement, ou pour être plus exact sa capacité ou faculté d'adaptation qui le sauve de ses penchants les plus bas. C'est sans doute là que se niche la définition du concept de civilisation.


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