26/09/2013

Au pays des doux euphémismes



Part one

Je me souviens d'une époque pas si lointaine où nous parlions...

Je nous vois assis dans le bureau de Véronique Jo' situé dans les locaux de L'AFAA (actuel Institut Français) ou trainant nos pieds d'un bureau à un autre dans ce bâtiment sis avenue de Villars non loin du métro Saint François-Xavier. Priez pour nous !

Descendre ou monter des escaliers, se jucher ou se percher sur les sièges si inconfortablement situés près de la machine à café.


Espace improvisé qui dit bien, maintenant avec le recul, que tout était pensé pour que les employés - dont nous faisions occasionnellement partie - ne s'y attardent pas.
La quête de l'efficacité consiste à ne pas permettre la sociabilité. Si on fabrique des robots - songe le système - on aura moins de prise de position et donc de becs. Par la même occasion on se fera l'économie de la gestion des revendications sociales. En tout cas c'est ce que le système s'évertue à croire... Mais entre désir et réalité, dans les faits, il y a comme qui dirait, bien souvent, un fossé.

Parfois, je veux dire puis je me tais. Pas sur d'être à la bonne place pour prendre la parole. Le système est conscient que je ne peux me tenir dans le vide pour m'exprimer - je ne suis pas que pure esprit - j'ai besoin de me situer socialement, géographiquement (j'entends par là, que j'aie conscience de l'endroit d'où je m'exprime, hic et nunc, ici et maintenant, l'espace et le temps...). Le lieu de locution doit m'être éloquent, il doit me parler comme une évidence. Comme s'il allait de soi que je prenne la parole là, maintenant, pas demain, pas hier, mais aujourd'hui, ici et maintenant !

Le système ne tient pas à ce que ses esclaves aient cette conscience ultime, celle qui leur ferait fiche le camp, se libérer de leurs chaînes.


Mais revenons dans ce bureau rue Villars en cette année 2005, au mois de septembre ou octobre, je crois.

Bref, le code c'est le nom de l'ordinateur dans 2001 l'Odyssey de l'Espace de Kubrick, Stanley de son prénom. Rien avoir donc avec l'explorateur. Vous savez "Docteur Levingston I presume".

Bon c'est quoi le code? Putain tu vas le lâcher ce putain de code ? 
- Ah, oui, doucement doucement... j'y viens ! Non mais des fois...

Bon, le code c'est le nom de l'ordinateur dans l'Odyssey de l'Espace mais il faut décaler d'une lettre à chaque fois.  CAL qu'il se nommait l'ordinateur, ce qui donne donc : DBM, enfin je crois. Satisfait ?

Je regarde Sedjro d'un air un peu dubitatif.
Pourquoi diable ce compliquer le shmiliblick? ... 
Il n'en sait rien et puis avant lui y avait Thierry à ce poste.
Donc il s'en bat les steaks comme jamais personne ne s'en n'est battu les steaks.
C'est un peu vache non ?
Tout dépend, ça pourrait très bien être du steak de cheval.
Mais, me direz-vous, ça ne change rien à l'affaire.

Quoi qu'il en soit, hasard ou coïncidence, la Bénin-Connexion commençait à dessiner ses contours sous nos yeux. Toutefois rien n'était écrit, tout restait à faire. Il faudra attendre près de 7 années avant que ne naisse le bébé. Je devrais dire la BC.

En 2012, lors de la Biennale de Cotonou, nous partions tous et toutes à la Dérive. 
Nous la voulions connectée, mais nous avons déconnectés. Décroché puis raccroché. Tant pis. Il y a plus grand monde au bout du fil. Je file.

Party remise, il n'est jamais trop tard... Mes amis on des voitures, mes amis ont des boulots, mes amis ont des histoires, petit à petit ... Il n'est jamais trop tard, petit à petit l'oiseau fait son nid.

Quant à l'idée, elle fait son chemin.

On vieilli les gars et les girls, on perd nos cheveux qui grisonnent sur les tempes de certains d'entre nous. On perd de vue l'objectif. Tant de choses viennent brouiller la vue de la piste d'atterrissage. Mais si fondamentalement nous y croyons, alors on se retrouvera.
J'y crois, mais comme le chante si bien Shurik'n : "Un homme seul est viande à loup".

En attendant nous sommes encore en 2005 et en toile de fond Daby Touré chante "Iris" sur l'album DIAM. C'était son premier si j'ai bonne mémoire...

Toujours assis dans le bureau de l'Institut Français qui se nommait alors AFAA.
Sedjro fait tourner le titre en boucle. La boucle est bouclée.

Sedjro ses clics et ses claques 

L'ami Sedjro est sur le départ. Direction Vienne. Advienne donc que pourra !

Quant à moi, je viens de débarquer de Montpellier après deux ans de mise au vert. Deux ans auparavant j'étais encore parisien faisant le chemin inverse. Je veux dire que je  quittais Paris. Parie, Paris que je te quitte... Besoin de reprendre mon souffle.
La ville vous pompe si vous ne savez pas clairement définir vos objectifs, elle les floue et vous vous retrouvez lésé sur toute la ligne. 

Mais dans le bureau sis 1 bis de la rue Villars, assis devant ce maudit ordinateur, Sedjro me montre les rudiments qu'il faut savoir. Il m'explique en quelques mots l'organigramme "Alors là tu vois, lui là, hey ben c'est le directeur !"... Etc.
Et moi je m'empresse d'oublier tout ça. Parce que dans le fond, j'ai besoin d'y aller à fond, pas à reculons. 

Je m'approche. Je me cogne, j'ai besoin de me frotter, non pas comme un chien, mais comme un humain qui aime bien sentir, ressentir. Qui aime bien, se sent bien. Vivre quoi !
On parle bien du sens de la vie.

Je crois fondamentalement que ce sont les sens qui font la vie... On devrait donc plutôt dire les sens de la vie car, à mon avis... l'essence de ce qui fait la vie ce n'est pas l'habit qui lui ne fait pas le moine non plus. Alors, savoir qui est le directeur, connaître l'organigramme, c'est déjà d'une certaine façon accepter l'ordre établi.

Il y aurait une hiérarchie qui serait écrite et dictée par des codes et non pas par des faits. Je veux dire que cette hiérarchie est acquise du fait d'un certain nombre de diplômes acquis. Et par conséquent si tu n'as pas ce diplôme, ben tant pis. Tu peux être génial, il te faut ce putain de diplôme sinon t'es rien, t'es cuit. Enfin le système s'arrange pour te faire croire que tu ne compte pas. Ce qui compte c'est d'obtenir ce diplôme.

Tu peux être un parfait crétin et comprendre ça et t'arranger pour obtenir le diplôme - le sacro saint graal - ce qui ne fait pas de toi un génie, mais oblige, de fait les autres, à te considérer comme tel. Hum, hum, système bien tordu que celui-là. Résultat la course aux diplômes est le sport national le plus pratiqué.

Au final on se retrouve avec une bande d'abrutis aux manettes. On se plaint de leur incompétence et du fait que tout s'écroule, mais il ne faut surtout pas remettre en question le fondement. Car, sans quoi, on risque de révéler la supercherie sur laquelle tout ça repose.
Et puis surtout, on ne sait pas sur quel type de principe nouveau on pourrait faire reposer ce système à la con.
Sortir du système ? Mais vous n'y songez pas...
Vous imaginez un peu l'angoisse? 

Bon moi je me casse...
Mais avant j'ai quelque questions à poser... Avant de trouver le mot exit, sortir de mon exil intérieur. 

Bon les ami(e)s, on se le fait ce tour d'horizon ? On casse tout et on recommence, on fabrique de nouveaux hommes, de nouvelles utopies, on produit de la nouvelles pensées et non plus du reader indigest ?  On fout le feu ou on fout le camp faut ce décider un jour ou l'autre... Avant qu'il ne soit trop tard en l'occurence. Puisque plus rien ne brûle et que tout scintille ... Qu'est-ce qu'on attend pour foutre le feu chanterait NTM a notre enseigne... (Suite Abou a du souffle)

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