13/08/2012

Ultime mirage


Le temps est passé
Le vent sur les branches a soufflé
J'ai bien sur changé
Avec les saisons dès que l’occasion m’en a été donnée

La monnaie échangée

Se poser sur la branche, trouver sa place
Ne plus laisser les ennuis, à la moindre occasion, tout emporter

Faire face ou refaire surface

Et si sur une échelle graduée de dix à zéro il me fallait situer le moment où le passé s'est enfin effacé

L’ardoise réglée
Comme du papier à musique

Laisser passer au galop le temps qui file au trot

Je dirais que le niveau se rapproche plus du degré zéro que de dix
De force comme de grès, il me faut l’accepter

Je confirme
Avec le temps va, tout s’en va
C’est un fait que Léo avait bien su ferrer

J'ai appris la leçon, encaissé l'addition

Se détacher
Comprendre à quoi il sert que l’on s’attache

Comment ça marche les liens qui font les sentiments ?

Peut-on s'attacher tout en ayant l’air détaché ?
Peut-on s'engager tout en paraissant dégagé ?

Voilà toute la complexité des relations humaines affichées
La paix ? Connaissent pas !
Fliqué, contrôlé, tabassé, fiché
Puis vient la photo d’identité

J'ai bien évidemment, comme tout un chacun à un moment donné, cherché à fuir mon devenir, ma réalité
D'aucuns parlent de destinée

Mais aux grands maux, je me suis toujours efforcé
De trouver autre chose que des gros mots en guise de remèdes
 
Force est de constater
Il y a peu, tu me le faisais encore remarquer
J'esquisse souvent une autre expression, quand celles communément admises me paraissent trop lourdes à porter

Désolé
J’ai toujours été un peu fuyant face à ces termes bien trop chargés

Peu importe... tant que tu me supportes

Le plus important dans tout ça c'est de savoir si dans la bourrasque ou les tumultes
De cette aventure humaine mon âme d'enfant intacte comme au premier jour
J'ai oui ou non su garder

À  vrai dire ou dire vrai, devrais-je plutôt dire, j'ai sauvé ce que j'ai pu

Je ne nierais rien, j’avouerais tous
Je n'irai donc pas par quatre autres chemins que ceux par lesquels nous sommes jusqu’ici passés

Je n’irais pas jusqu'à dire "comme au premier jour" car l'innocence est tombée de mon escarcelle

La vie est cruelle
C’est un fait vérifier
Et l'être humain un vrai panier percé

Il ne sert à rien de se bercer de douces illusions
Si tu vois ce à quoi je fais allusion
 
J'entends par-ci par-là, de-ci de-là que tu suis ta voie
Apprendre le contraire m’aurait laissé sans voix
Je pense n'avoir jamais rien souhaité d'autre que ce que j'entends là

Si do ré mi fa sol
Moi aussi je suis mon chemin

Cela ne fait aucun doute
Ni de moi un homme meilleur
Je ne pouvais juste pas concevoir que l'on m'emprisonne et que l'on veuille décider de ma route
Alors pourquoi agir de la sorte avec les autres, et plus encore avec ceux que l'on porte en haute estime?

En haut de l'arbre se trouve la cime

Voilà pour moi ce qu'aimer veut dire 
Vouloir le bonheur d'autrui
Ne pas chercher à lui nuire
Le contraire serait pure contradiction, friction
Et je n'aime rien moins que les malédictions, les blâmes et autres aberrations

Bref, je tenais à te dire mon admiration puis ajouter ce que je peine souvent à avouer :
Il m'arrive encore parfois de penser à toi

Ne me demande surtout pas pourquoi

Mille et une excuse pour les derniers cafouillages
On s'emmêle vite les pinceaux quand les sentiments emportent aussi la raison
Je te rassure c’est un défaut qui s’estompe avec l’âge

Adieu donc belle image
Toi qui fus pour moi,
Il me faut bien l’admettre

Mon ultime mirage

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